Nedjma Moussaoui

Von Mayerling bis Sarajewo (1940) und Veillées d’armes (1994): zwei Grenzfilme.

September 1939 : Max Ophüls, der als Jude 1933 Deutschland verlassen musste, vollendet den grenzenlosen Film „Von Mayerling bis Sarajewo“. Noch während die Ermordung des Erzherzogs Franz Ferdinand von Österreich nachgespielt wird, die zum Ausbruch des ersten Weltkriegs führte, müssen die Dreharbeiten plötzlich abgebrochen werden wegen der Generalmobilmachung in Frankreich. Obwohl historischer Film ist „Von Mayerling bis Sarajewo“ auch ein sehr aktueller Film, in dem Ophüls den Erzherzog Franz Ferdinand zum Verfechter einer neuen Politik macht, welcher den Gedanken der „vereinigten Staaten von Großösterreich“ verteidigt.

1993 : Marcel Ophüls, der Sohn von Max, nimmt den Zug nach Sarajewo. Mitten im jugoslawischen Krieg dreht er „Veillées d’armes, histoire du journalisme en temps de guerre“, einen Dokumentarfilm, in dem er sich auf Von Mayerling bis Sarajewo bezieht, dessen Auszüge gezeigt werden.

In einer Zeitspanne von fünfzig Jahren konfrontieren sich Vater und Sohn mit den Kriegen, die Europa verwüstet und Europas Grenzen verrückt haben. Ihre Filme reflektieren beide das Problem der Grenzen Europas und des Gedächtnisses, sie finden aber andere Wege : den Spiel- und den Dokumentarfilm.

 

De Mayerling à Sarajevo (1940) et Veillées d’armes (1994): deux films frontières.

Septembre 1939 : Max Ophuls, juif allemand qui a quitté l’Allemagne en 1933, termine le tournage d’un film sans frontière, De Mayerling à Sarajevo. Alors qu’il filme l’assassinat de l’archiduc François-Joseph qui déclencha la première guerre mondiale, le tournage est brutalement interrompu pour cause de mobilisation générale – La France déclare la guerre à l’Allemagne hitlérienne. Film historique, De Mayerling à Sarajevo est aussi un film d’actualité dans lequel Ophuls montre l’archiduc François-Joseph comme une figure progressiste qui défend l’idée de fédération pour l’Europe.

1993 : Marcel Ophuls, fils de Max Ophuls, prend le train pour rejoindre Sarajevo. Il réalise Veillées d’armes, histoire du journalisme en temps de guerre en plein conflit yougoslave, un documentaire dans lequel il se réfère par deux fois à De Mayerling à Sarajevo dont il montre des extraits.

A cinquante ans de distance, le père et le fils se confrontent aux conflits qui ensanglantent l’Europe et remettent en cause ses frontières. De manière différente, l’un par la fiction, l’autre par le documentaire, leurs cinémas réfléchissent de façon actuelle la question des frontières d’Europe et de la mémoire.