Jean-Claude Soulages

L’imaginaire social comme concept frontière

La discursivité sociale telle que la produisent les médias de masse se construit sur une théâtralisation de la vie communautaire, des rôles sociaux, sur des images de soi et des autres en fonction d’enjeux complexes de communication. Elle participe à la fois d’une mythologie et de notre réalité. L’instance qui surdétermine l’ensemble de ces productions discursives constitue l’Imaginaire Social d’une collectivité. Elle y définit la conformité de ce qui est dicible ou non à l’intérieur de chaque genre discursif (politique, publicitaire, informatif, militant, etc.). Cette notion élaborée par Cornelius Castoriadis rejoint, quant à sa configuration, celle décrite par Michel Foucault pour lequel “ l’énoncé [d’un discours] a beau n’être pas caché, il n’est pas pour autant visible „. Dans la conception foucaldienne, le discours est conçu comme un lieu de conflits et, avant tout, envisagé comme un espace diffus de lutte pour le pouvoir à travers la production et la circulation de savoirs.

En ce sens, l’Imaginaire Social se présente comme un objet frontière et anime tout à la fois les représentations tout à fait disparates et ordinaires des discours médiatiques mais aussi celles structurées et réflexives qui s’élaborent à l’intérieur du discours des sciences humaines. Je prendrai deux fragments de discours et donc deux corpus situés aux deux bouts de cette chaîne des savoirs, celui d’un genre discursif tout à fait “ trivial “ et des plus répandus, le discours publicitaire et celui, concomitant élaboré par la sociologie et l’anthropologie des sciences. Entre ces deux discours, une médiation celle de l’analyse de discours qui permet de pointer des points de passage et des ponts interprétatifs.

 

Gesellschaft als imaginäre Institution – ein Grenzbegriff

Die von den Massenmedien produzierte gesellschaftliche Diskursivität konstituiert sich durch die Theatralisierung des Gemeinschaftslebens, der sozialen Rollen, sowie durch Selbstbilder und Fremdbilder, welche komplexen Kommunikationszusammenhängen unterliegen. Sie wirkt zugleich an einer Mythologie als auch an unserer Wirklichkeit mit. Die Instanz, welche die Gesamtheit der diskursiven Äußerungen bestimmt, bildet das soziale Imaginäre einer Gemeinschaft. Durch sie wird die Norm dessen definiert, was innerhalb eines diskursiven Genres (politisch, werbungs- oder informationsbezogen, militant, usw.) sagbar ist, und was nicht. Dieser von Cornelius Castoriadis entwickelte Begriff entspricht im Hinblick auf seine Komposition der Beschreibung Foucaults, für den „die Aussage eines Diskurses (énoncé), nicht sichtbar ist, auch wenn sie nicht verborgen wird“. In der foucaultschen Auffassung wird der Diskurs als Ort des Konflikts verstanden und vor allem, als diffuser Raum des Machtkampfes der sich auf der Produktion und Zirkulation des Wissens begründet.

In diesem Sinn präsentiert sich das soziale Imaginäre als Grenzobjekt und belebt sowohl die durchaus disparaten und gewöhnlichen Darstellungen medialer Diskurse, als auch jene strukturierten und reflexiven Repräsentationen, die innerhalb des geisteswissenschaftlichen Diskurses entstehen. Ich werde mich auf zwei Diskursfragmente beziehen, zwei Untersuchungsgegenstände, die auf den Gegenpolen dieser Wissenskette angesiedelt sind: auf ein diskursives, völlig triviales und weit verbreitetes Genre, den Diskurs der Werbung einerseits, und andererseits auf den von der Soziologie und der Anthropologie begleiteten Diskurs der Wissenschaft. Zwischen diesen beiden Diskursen existiert eine Vermittlung, die Diskursanalyse, welche es ermöglicht Übergänge und interpretatorische Brücken herauszustellen.